mardi 12 août 2008

Chasseradés

Je me réveille parfois dans la nuit. Sans doute à cause de mon voisin qui ronfle par moment. Pourtant, nous ne sommes que deux dans un immense dortoir de douze lits. Au petit matin, j'entends la pluie tomber. Je sens qu'il va falloir que je fasse une petite étape aujourd’hui. Chasseradès sera très bien. Ça fait une petite étape de 12 kms. Philippe, le breton, se lève à 7h00 car il veut aller directement aux Alpiers, soit 15 kilomètres de plus. Quant à moi, je flemmarde vu que j'ai le temps. Je vais prendre mon petit déjeuner à 8h00 où je retrouve tout le monde. Les cht'is ont décidé de rester un jour de plus ici. Vu le temps, ils ont sûrement raison. Les Stéphanois arrêtent leur chemin ici car ils avaient déjà fait la suite il y a 2 ans. Quant au breton, il s'apprête à partir. Je prends mon temps pour faire mon sac. Je vais faire quelques courses à l'épicerie du coin. Il faut prévoir deux pique-niques car il n'y aura pas de magasin d'alimentation demain. Mon téléphone ne capte pas. Je ne peux donc pas appeler les gîtes de Chasseradès pour savoir s'il y a de la place pour ce soir. On verra bien. Je fais mes adieux à Philippe, le patron, et le remercie pour son accueil chaleureux. Je décolle vers 11h00 dans la brume. On ne voit rien au-delà de cinquante mètres. Il ne pleut plus, c'est déjà ça. Le chemin commence à monter régulièrement. Il faut gravir 300 mètres de dénivelé. Arrivé au sommet, la pluie commence à tomber de plus en plus fort. Elle dure au moins une heure. C'est long une heure non-stop. La cape me protège bien. Au sommet, il y a une antenne. Sûrement un relais téléphonique. Mais aucun abri, même de fortune. La brume se dégage. On peut maintenant apercevoir le paysage. Collines et forêts. Je commence à avoir faim mais impossible de s'arrêter. Le chemin fini par redescendre. En bas, près d'un petit pont, je profite d'une accalmie pour manger un peu. De temps en temps, je me protège avec la cape comme un escargot dans sa coquille. J'arrive enfin à Chasseradès. J’entends qu'on m’appelle en frappant au carreau du premier gîte. C'est un groupe de trois filles et un garçon que j’avais rencontré la veille. Je vais à leur rencontre. Ils me disent qu’ici le patron n'est pas très sympa. Je vais le voir pour savoir s'il reste de la place de libre dans son gîte. Tout est complet. Ça devient rageant. Il appelle un autre gîte d'hôtes qui se trouve au milieu du village. Il reste de la place. J'y fonce. Je tombe sur une adorable petite fille. Je dois attendre un peu que sa mère finisse de nettoyer la chambre pour que je puise m'y installer. Après la douche, je vais faire quelques photos dans le village. Le soleil a finalement réussi à percer. Mais dans le fond, d'autres nuages bien sombres s'approchent. Ça promet pour ce soir. Je regagne ma chambre pour bouquiner avant d'aller dîner. Le repas est servi à 19h30. L'hôtelière s'est mis en quatre. Melon avec jambon, cailles avec petits légumes, fromages et fromage blanc avec confiture de mûres. Je fais attention à ne pas trop me goinfrer car sinon je risque de ballonner durant la nuit. Il y a, attablé avec moi, un groupe de 7 seniors, la patronne et ses 2 filles et un petit vieux qui vient de je sais où ? Je comprends petit à petit qu'il natif du village, qu'il habite à Nîmes et revient l'été dans la région pour échapper à la chaleur du sud. Ce qui fait que je me sens un peu seul parmi tout ces vieux. Sauf les petites filles bien sur, mais elles ne disent pas grand chose. Comme j'en ai un peu marre d'écouter les cancans des mamies, je remonte dans ma chambre. Jolie petite chambre d'ailleurs. Mais c'est pas trop mon style.

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