lundi 18 août 2008

L'arrivée à Alès

Tout le monde se lève assez tôt pour ne pas rater le bus qui doit nous emmener à Alès. Puis chacun reprendra sa propre destination. Voilà, c'est la fin d'une très belle randonnée avec son lot de rencontres. Sonia doit retourner au Puy pour faire le début du chemin, Roger retourne voir sa femme à Lyon, Jean-Marc va voir ses enfants à Cannes. Moi je récupère Philippe dans le train pour aller dans le Gers et Vincent qui a disparu sans dire au revoir. Vraiment bizarre ce type...

dimanche 17 août 2008

Saint Jean du Gard

Petit déjeuner assez simple dans la grande salle du restaurant. Je file en vitesse car aujourd'hui c'est une longue étape de 21 kilomètres. En plus, comme nous descendons en altitude, il fait de plus en plus chaud. Alors autant partir à la fraîche. Le chemin commence par descendre puis quelques montées assez brèves. D'une manière générale, ça descend jusqu'à St Etienne-Vallée-Française. Nous y retrouvons Roger qui a dormi au camping. Vincent me parait de plus en plus étrange, voire inquiétant. Il ne m'adresse presque jamais la parole lorsque nous ne sommes que tous les deux. Nous entamons la cote du col de St Pierre sous le soleil de midi, soit le pire moment. Ça cogne pas mal mais je préfère me taper cette montée avant de manger un bout. La digestion sera plus facile dans la descente. J'arrive au col bien crevé mais content d'avoir gravi ma dernière montée du trajet. Je trouve un coin tranquille à l'ombre d'un petit chêne pour manger un peu. Depuis le col, on entend les cigales et les grillons chanter. On a manifestement changé de région. C’est la Provence. La descente sur St Jean du Gard se fait aisément. On termine par 3 kilomètres de route goudronnée. C'est assez chiant mais on est content d'arriver enfin au terminus du voyage. Je trouve le gîte. Un charmant gîte d'ailleurs. C'est un ancien moulin tenu par une vieille dame. Pas très propre mais sympa. J'y retrouve tout le monde y compris Jean-Marc. Une bonne douche puis nous décidons d'aller tous en ville boire une bonne bière pour fêter la fin de notre parcours. Après quoi, nous allons manger dans une pizzeria. Puis retour au gîte. On discute un peu dehors avant de se coucher. Tout le monde est bien fatigué.

samedi 16 août 2008

Saint Germain de Calberte

Après le petit déjeuner, l'hôtel m'a préparé un casse-croûte pour ce midi. Copieux mais cher. Je pars devant mes acolytes car je suis moins rapide, surtout dans les montées. Le chemin traverse des exploitations forestières. Les paysages sont moins intéressants et les vues sont rares. Je suis vite rattrapé puis dépassé par Sonia et Roger. Il y a beaucoup plus de randonneurs accompagnés d’enfants, d’ânes et mulets que précédemment. Le chemin grimpe mais en pente régulière. Nous suivons essentiellement des chemins forestiers. Je profite d'un arrêt au col de la Pierre Plantée pour téléphoner aux différents gîtes pour trouver une place pour ce soir. Celui qui me plaisait bien au niveau distance est archi complet. Je suis obligé de me rabattre sur le même que Sonia mais qui est relativement proche. La prochaine étape jusqu'à St Jean du Gard sera donc plus longue. Je pique-nique au bord du chemin à coté d'un abri en pierre. Je retrouve Sonia au gîte. C'est un village de vacances paumé dans la forêt qui domine la vallée. Sonia a retrouvé un marcheur qui avait soi-disant arrêté son périple à Cassagnas. C'est Vincent. Je l’avais aperçu à la place de la mairie de Cassagnas où l'attendait sa femme. Le problème, c'est qu'il n'a jamais parlé de sa femme à Sonia. Il leur a raconté une histoire comme quoi c’était un ami qui venait le chercher. Ça sent pas très clair tout ça. Je propose à Sonia d'aller faire un tour au village de St Germain de Calberte qui se trouve à 2 kilomètres plus bas. Plus on descend, plus on se dit qu'il faudra tout remonter. Le village est plutôt calme et ne présente pas d'intérêt majeur. On s'installe sur la terrasse d'un bistrot sous une magnifique treille de raisins. On sent que la température est plus élevée. Faut dire qu'on est plus bas que d'habitude. Environ 500 mètres d’altitude. Avant de remonter au gîte, je retrouve Jean-Marc. Il a fait une sacrée étape depuis Florac. Nous nous retrouverons demain à St Jean du Gard car il a réservé au même gîte que nous. La remontée est costaud mais comme nous n'avons plus la charge de nos sacs, elle parait plus facile. Une bonne douche. Je tente d'utiliser le Wifi de l'hôtel mais sans succès. Dommage, j'aurai pu consulter les horaires de trains pour après-demain. Le soir, nous prenons un dîner succulent. De la biche avec des champignons, du fromage en un baba au rhum bien arrosé. Nous discutons un peu avec le patron qui est un ancien soixante-huitard. Grande gueule mais sympa. Nous allons dormir à trois dans notre petite chambre. C'est moi qui m'y colle pour dormir en haut du lit superposé.

vendredi 15 août 2008

Cassagnas

Le réveil à 7h30 est aussi bruyant que le coucher. Toujours les mêmes emmerdeurs. Je ne leur dis même pas bonjour. Ils ne le méritent pas. Je fais vite mon sac et fuit cet endroit pour aller prendre un petit déjeuner au café du village avec Génie. J'achète deux tranches de porc à la boucherie d'à coté pour midi. Puis c'est le départ. Ça commence par une montée avec très belle vue sur le village. Les nuages sont menaçants. Sur le plateau, ils deviennent carrément noirs. Mais bizarrement, pas de pluie. La température s'est considérablement rafraîchie. Et puis, il y a beaucoup de vent. C'est la première fois que je marche avec ma polaire sans avoir trop chaud. Le couple d'Evreux m'a dépassé dans la côte. Et les deux toulousaines m'ont rattrapé juste avant le col. C'est là que je quitte le chemin de Stevenson pour prendre un autre GR qui rejoint Cassagnas en évitant la boucle de Florac. Ça me fait gagner une bonne journée. Mais il va falloir être vigilant pour ne pas se perdre car mon topo-guide ne couvre pas ce chemin. En fait, il est plutôt bien balisé. Je n'ai pas trop de souci pour trouver la bonne direction. Au début, il emprunte des sentiers forestiers entourés de sapins peu intéressants puis on découvre les vallées profondes et gorges du Tarn. Le temps oscille entre soleil et nuages. C'est plutôt bon pour la photo. Je croise un groupe de trois randonneurs, genre étudiants. Ils viennent du gîte de la gare. C'est là où je vais. Il parait qu'il est très sympa. Si j'ai le temps, je me renseignerai sur les horaires de trains pour après. Puis, un peu plus loin, je croise un jeune couple avec leur petite fille, accompagné d'un âne. Ils m'expliquent tous les avantages de la balade avec un âne. Ça fait plaisir à la petite fille, ça porte lourd et c'est assez docile. A priori, ça ne leur coûte pas très cher. Je continue ma descente sur Cassagnas. On sent que plus on descend, plus la température monte. Arrivé au village, je suis obligé d'ôter ma polaire. Je cherche le gîte en vain. J'arrive à la place de la mairie où une dame me demande si je n'ai pas rencontré son mari qui s'appelle comme moi Vincent et qui randonne avec un chien. Je lui explique que je ne peux pas la renseigner vu que je ne viens pas du même endroit. En parcourant le topo-guide, je découvre que le gîte est situé beaucoup plus bas à 2 kilomètres du village. Après être descendu près de la rivière, le chemin emprunte une ancienne ligne ferroviaire qui a été démontée il y a 50 ans. De même, l'ancienne gare a été transformée en gîte et camping. J'aurai donc du mal à trouver mes horaires de train. Dans le dortoir, il y a déjà une belge, Sonia, qui est là. On discute un peu. Elle arrive de Florac où elle a fait la fête hier au soir avec d'autres randonneurs. Elle compte se rendre jusqu'à Alès puis retourner au Puy pour reprendre le début du chemin qu'elle n'a pas encore fait. Le soir au dîner, je retrouve Roger, le petit vieux du premier jour de ma randonnée. Il a cavalé comme un fou. Il s'est même arrêté une journée au Bleymard car il pleuvait. Là, il y va plus cool car il est en avance sur son temps et sa femme n'étant pas là, il ne veut pas terminer trop tôt. Sonia était partie depuis Pradelles avec son chien que ses parents ont du revenir chercher car il n'avançait plus. Demain, je pense que je ne les reverrai plus car ils ont un rythme de marche trop rapide pour moi. Sonia ronfle faiblement mais sûrement. Je béni mes boules Quiès.

jeudi 14 août 2008

Le Pont-de-Montvert

Tout le monde se lève à 7h30 pour aller prendre le petit déjeuner. Le ciel est bleu mais ça risque de ne pas durer. Il faut monter au sommet du mont Lozère avant que ça ne se gâte. Je règle ma note, enfile mon sac et pars vers 9h00. Je suis accompagné par le couple de Dreux. Il fait frisquet. Je supporte bien ma veste polaire. À mi pente, je la retire. Le paysage est plus montagnard ; plutôt montagne à vaches. On marche sur un tapis d'herbe. C'est plutôt agréable. Sur le chemin, il y a des sortes de petits obélix (monjoies) qui marquent le chemin. Il parait que ça date des croisés. Arrivé au sommet, le panorama est somptueux. On voit toutes les montagnes environnantes. Elles sont toutes de couleur bleue sans doute à cause de la brume. Au loin, on voit la crête des Alpes. Le temps se couvre un peu. Je redescends de l'autre coté vers Finiels. Au début c'est dru puis la pente est plus douce. Les paysages ont complètement changés. Avant Finiels, je me trompe de chemin. J'ai du faire 1km de plus. Après, ça descend vers le village de Pont-de-Montvert. À mi-pente, je mange un bout de fromage et une pomme. Finalement, c'est plus long que je ne l'aurai imaginé. On voit enfin apparaître les toits du village. Il a l'air magnifique. Arrivé sur place, je cherche le gîte communal. Ce matin au téléphone, j'ai juste pu réserver un matelas par terre. Tout était complet. La serveuse d'un bar me dit qu'il est situé tout en haut du village. Arrivé là-haut, la porte du gîte est fermée. Ça n'ouvre qu'à 18h00. Je laisse mon sac à l'Eco-musée qui se trouve juste au-dessus, puis redescend au village pour trouver quelque chose à manger. J'en profite pour prendre quelques photos. Il y a de très jolies maisons avec des toits en ardoises du pays. Dommage qu'il n'y ait pas de soleil. Ce serait plus joli. Sur le pont, je retrouve le couple de Dreux, puis voilà le couple de Châteauroux, puis les deux jeunes filles de Toulouse que j'avais perdu de vue. Elles ont fait un jour de repos aujourd'hui. On se retrouve tous à la terrasse d'un café. J'en profite pour m'avaler une crêpe au Nutela. Chacun loge dans un hôtel différent. Puis je remonte au gîte communal avec un autre randonneur d'Anger, Jean-Marc. Lui a de la place. Moi, il faut que j'attende que tout le monde arrive pour savoir si je dois coucher par terre ou prendre la place d'un désistement. Finalement, tout le monde est bien là, dont un groupe de 17 personnes. Je dormirai donc sur un matelas par terre. Je monte un peu plus loin sur la route pour tenter de capter le réseau téléphonique. Pour demain, j’apprends que tous les gîtes de Florac sont complets. Je pense que la meilleure solution est de couper le chemin pour d'arriver directement à Cassagnas. Ça me fait gagner une étape et ce n’est pas plus mal. Le soir, on se retrouve à plusieurs randonneurs au restaurant de l'hôtel du couple de Dreux. Super soirée. Je retrouve le couple de cht'is qui a bien marché. On se dit au revoir car il y a peu de chance qu'on se revoit. Nous remontons au gîte communal avec Jean-Marc et Génie, une autre randonneuse. Là-haut, c'est le bordel total. Ça crie, ça rigole, ça court partout, ça claque les portes. Ce sont surtout les enfants qui chahutent mais les parents ne disent rien. Jean-Marc est obligé d'aller se fâcher pour que ça se calme un peu. Ce soir boules Quiès obligatoires. Les deux lits de la chambre sont toujours inutilisés. Bizarre, pourtant il me semble avoir vu les gens. J'hésite à en prendre un, mais finalement, je me résigne à prendre le matelas par terre. Et heureusement car les gens ont fini par arriver tard dans la nuit. Ils se couchent sans un bruit. Je suis réveillé en pleine nuit par une scène étrange. L'homme qui est allongé sur le lit à coté de moi à l'air de souffrir. La femme, assise à coté de lui, l'aide à respirer. Comme si il avait de l'asthme. Ils essaient de ne réveiller personne et tout se passe dans un calme étonnant.

mercredi 13 août 2008

Le Mont Lozère

Après un petit déjeuner bien copieux, je dis au revoir à mes petits vieux et je reprends la route. Je ne veux pas partir trop tard car j'ai une grande étape aujourd’hui. Il est 8h45. Je passe sous le viaduc de Mirandol. Il parait que c'est un des plus grand pont ferroviaire en pierres. Le chemin passe dessous puis il faut tout remonter. Après il faut traverser une chaîne montagneuse, soit un dénivelé de 300 mètres. Au sommet, on peut admirer le mont Lozère qui se dresse en face. Il est imposant mais pas impressionnant. On aperçoit le sommet entre les nuages. Le chemin passe par le sommet, donc on a un repère. Ça fait loin. Puis on redescend vers Le Bleymard à travers des forêts de boulots. Ça change un peu des sapins et autres épineux. Le temps étant couvert, il ne fait pas très chaud. J'avale donc les kilomètres sans trop de difficultés. Je crains que la descente ne réveille ma douleur au genou. Mais ça a l'air de tenir. Par contre, la hanche droite commence à faire des siennes. Je pique-nique juste avant le village du Bleymard qui n'a rien d'extraordinaire. Je m'y arrête pour boire un café. Puis il faut se grimper une côte de 400 mètres de dénivelé. C'est costaud mais ça va. On entend au loin le moteur d'un quad qui fait le con dans la forêt. Il passe juste à coté de moi. Deux gosses qui s'amusent. Ça fait un boucan d'enfer ces engins. Je ne comprends pas pourquoi ça n'est pas interdit sur les GR. Quand on arrive enfin en haut de la côte on voit apparaître les toits de la station du Mont Lozère. Ça ressemble plus à une station de sports d'hivers qu'à un village. Le paysage change complètement. On se sent en haute montagne. On voit dans le lointain le sommet. Je pense que le plus dur est fait. Je m'arrête dans un premier gîte, tout est complet. Heureusement, dans le second, il reste de la place. Ce sont des dortoirs d'une dizaine de lits. Il y a déjà un couple dont l'homme est couché. Apparemment, il a attrapé un bon rhume et a mal au crâne. Ils font aussi le chemin de Stevenson. Je prends ma douche et lave ma paire de chaussette qui en a bien besoin. Un autre randonneur nous rejoint un peu plus tard. Lui randonne sur un autre GR. Comme le soleil apparaît, je décide d'aller prendre quelques photos dehors. Il y a du vent et il fait bien frisquet. Je prends le gîte en photo, surtout pour garder en souvenir car l'architecture n'est pas très belle. On dirait une patinoire. Je sors mon téléobjectif pour prendre les chevaux dans un pré. Je ne l'aurai pas utilisé beaucoup. Pour la prochaine randonnée, je pense que je ne l'emmènerai pas. Finalement, il est trop lourd à porter. Le soir, nous sommes toute une tablée de randonneurs. Un jeune couple de Dreux, un couple un peu plus âgé de Châteauroux, un type un peu simplet qui a pris sa semaine de vacances ici, le marseillais et moi. Ambiance très sympa. On rigole bien. Le repas n'est pas extraordinaire mais ça cale.

mardi 12 août 2008

Chasseradés

Je me réveille parfois dans la nuit. Sans doute à cause de mon voisin qui ronfle par moment. Pourtant, nous ne sommes que deux dans un immense dortoir de douze lits. Au petit matin, j'entends la pluie tomber. Je sens qu'il va falloir que je fasse une petite étape aujourd’hui. Chasseradès sera très bien. Ça fait une petite étape de 12 kms. Philippe, le breton, se lève à 7h00 car il veut aller directement aux Alpiers, soit 15 kilomètres de plus. Quant à moi, je flemmarde vu que j'ai le temps. Je vais prendre mon petit déjeuner à 8h00 où je retrouve tout le monde. Les cht'is ont décidé de rester un jour de plus ici. Vu le temps, ils ont sûrement raison. Les Stéphanois arrêtent leur chemin ici car ils avaient déjà fait la suite il y a 2 ans. Quant au breton, il s'apprête à partir. Je prends mon temps pour faire mon sac. Je vais faire quelques courses à l'épicerie du coin. Il faut prévoir deux pique-niques car il n'y aura pas de magasin d'alimentation demain. Mon téléphone ne capte pas. Je ne peux donc pas appeler les gîtes de Chasseradès pour savoir s'il y a de la place pour ce soir. On verra bien. Je fais mes adieux à Philippe, le patron, et le remercie pour son accueil chaleureux. Je décolle vers 11h00 dans la brume. On ne voit rien au-delà de cinquante mètres. Il ne pleut plus, c'est déjà ça. Le chemin commence à monter régulièrement. Il faut gravir 300 mètres de dénivelé. Arrivé au sommet, la pluie commence à tomber de plus en plus fort. Elle dure au moins une heure. C'est long une heure non-stop. La cape me protège bien. Au sommet, il y a une antenne. Sûrement un relais téléphonique. Mais aucun abri, même de fortune. La brume se dégage. On peut maintenant apercevoir le paysage. Collines et forêts. Je commence à avoir faim mais impossible de s'arrêter. Le chemin fini par redescendre. En bas, près d'un petit pont, je profite d'une accalmie pour manger un peu. De temps en temps, je me protège avec la cape comme un escargot dans sa coquille. J'arrive enfin à Chasseradès. J’entends qu'on m’appelle en frappant au carreau du premier gîte. C'est un groupe de trois filles et un garçon que j’avais rencontré la veille. Je vais à leur rencontre. Ils me disent qu’ici le patron n'est pas très sympa. Je vais le voir pour savoir s'il reste de la place de libre dans son gîte. Tout est complet. Ça devient rageant. Il appelle un autre gîte d'hôtes qui se trouve au milieu du village. Il reste de la place. J'y fonce. Je tombe sur une adorable petite fille. Je dois attendre un peu que sa mère finisse de nettoyer la chambre pour que je puise m'y installer. Après la douche, je vais faire quelques photos dans le village. Le soleil a finalement réussi à percer. Mais dans le fond, d'autres nuages bien sombres s'approchent. Ça promet pour ce soir. Je regagne ma chambre pour bouquiner avant d'aller dîner. Le repas est servi à 19h30. L'hôtelière s'est mis en quatre. Melon avec jambon, cailles avec petits légumes, fromages et fromage blanc avec confiture de mûres. Je fais attention à ne pas trop me goinfrer car sinon je risque de ballonner durant la nuit. Il y a, attablé avec moi, un groupe de 7 seniors, la patronne et ses 2 filles et un petit vieux qui vient de je sais où ? Je comprends petit à petit qu'il natif du village, qu'il habite à Nîmes et revient l'été dans la région pour échapper à la chaleur du sud. Ce qui fait que je me sens un peu seul parmi tout ces vieux. Sauf les petites filles bien sur, mais elles ne disent pas grand chose. Comme j'en ai un peu marre d'écouter les cancans des mamies, je remonte dans ma chambre. Jolie petite chambre d'ailleurs. Mais c'est pas trop mon style.

lundi 11 août 2008

La Bastide-Puylaurent

J'ai dormi d'une traite. Ça faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé. Je me dépêche à faire mon sac. J'ai rechargé toutes mes batteries (photo, iPod, téléphone). Je retrouve les stéphanois au petit déjeuner puis un peu plus tard les cht'is. Une fourgonnette nous ramène tous les cinq au Cheylard. On démarre le chemin vers 9h00. Le ciel est bien nuageux. Puis, quelques instants plus tard, la pluie tombe. Je sors ma cape de pluie. Le chemin grimpe doucement mais sûrement. On se croirait sur un sentier de montagne. Soudain, le tonnerre gronde et la pluie tombe drue. Puis viennent les grêlons. Je reste au milieu du chemin pour éviter la foudre sous les arbres. J'ai sûrement l'air d'un con comme ça au milieu du chemin. Le couple de stéphanois me rattrape. Elle me montre où sont les fraises et les framboises des bois. Comme je suis daltonien, j’ai du mal à les distinguer. Je me régale mais gare aux abus. Je ne prends pas trop de photos à cause de la pluie. Je ne voudrais pas abîmé mon bel appareil tout neuf. Je me rends compte que j'aurai dû prendre mon petit Canon pour prendre des clichés rapides sans avoir à poser mon sac à chaque fois. Arrivé au village de Luc où se trouve un château moyenâgeux en ruine, j'y trouve un groupe de marcheurs beaufs. Ils sont une dizaine et cons comme des balais. Je fais quelques photos du château et je fuis pour me réfugier dans un café plus bas. J'y retrouve comme par hasard le couple de cht'is. Ils se marrent en me voyant entrer. On mange nos pique-niques en buvant un verre de vin. Puis café. Ambiance sympa. La route reprend. Moins intéressante mais le soleil perce de temps en temps. Je passe devant une colonie de vacances. Je rattrape les cht'is. Nous arrivons à la Bastide-Puylaurent vers 15h00. Nous trouvons facilement le gîte de l'Etoile. Endroit envoûtant. Il a un style colonial. Il est tenu par un gréco-belge-brésilien super sympa. Il tient ce gîte depuis 17 ans. Il ouvre du 15 mai au 15 septembre et le reste du temps, il voyage. Il y a un grand feu dans la cheminée. On a accès à Internet gratuitement. J'en profite pour lire mes mails et regarder la météo. Ils annoncent du pas terrible demain et une amélioration pour mercredi. Pour le repas, tout le monde s'assoit ensemble. C'est très convivial. Adresse à retenir. Je retrouve avec surprise mon marcheur solitaire breton. Il a fait un petit détour par la monastère qui parait-il est intéressant à voir. On risque de faire la prochaine étape ensemble. Je vais faire un petit tour dans village, sans plus. Nous attendons le dîner devant un bon feu de cheminée dans la salle à manger. Nous sommes une bonne dizaine à discuter ensemble. Le patron nous joue un petit air de piano. Le dîner commence. Le patron sert les mets et chacun se sert. C'est à la bonne franquette. On discute avec des gens qu'on ne connaît pas. Après le repas, tout le monde débarrasse. Pendant ce temps, le patron joue du piano. Je discute un long moment avec lui avant d'aller me coucher.

dimanche 10 août 2008

Cheylard-l’Evêque

J'ai très bien dormi. Sûrement grâce aux boules Quiés. Je me réveille à 7h0O, comme mes voisins. Le temps de préparer nos sacs, les proprios arrivent. Nous payons notre dû puis prenons la route. Nous croisons un randonneur breton qui a apparemment perdu sont chemin. Nous le remettons sur la bonne voie. Il marche seul à bon rythme. Je cause un peu avec lui et le laisse filer devant car son pas est trop rapide pour moi. Arrivé à Langogne, je m'arrête acheter du fromage et un brugnon pour midi et je vais prendre un café et un croissant que j'ai acheté dans la boulangerie d'à coté. Le barman me fait le plein d’eau de ma gourde et me voilà reparti. J'emprunte un bout de route sur plusieurs kilomètres. Le soleil tape dur sur le goudron. Puis un grand chemin de terre prend le relais. Je m'arrête souvent à l'ombre d'un arbre pour me rafraîchir un peu. Ça cogne. La végétation est différente. On voit qu'on a changé de région. Nous avons abandonné le Velay pour le Gévaudan. C'est très joli aussi. Forêts de pinèdes avec quelques ruisseaux. Le petit vent a complètement disparu. Ce manque d'air rend la marche difficile. Pourtant, nous sommes à environ 1 000 mètres d'altitude. Le chemin est plutôt agréable. Je veux marcher le plus loin possible car ce sera plus difficile après le casse-croûte. Finalement, je trouve un endroit sympathique à l'ombre des pins et près d'un champ verdoyant. Le couple de stéphanois et les deux filles me passent devant tout en me souhaitant un bon appétit. Je remets mes chaussures et reprends le chemin. Je dépasse tout le petit monde qui s'est arrêté faire trempette dans un ruisseau. Je marche sans m’arrêter car il ne me reste plus beaucoup d'eau dans ma gourde. Et il n'y a pas beaucoup de villages sur le chemin. En passant devant une très jolie maison bourgeoise avec un jardin splendide, je salue les gens assis à l'ombre de grands arbres et leur demande s'il peuvent me donner un peu d’eau. Bien sur ! Ils me remplissent ma gourde. Je les remercie et continue mon chemin. Peu après, une bifurcation permet d'aller directement à l'hôtel de Chaudeyrac. Je préfère continuer le chemin normal jusqu’à Cheylard. Il descend à travers une très jolie forêt. J'arrive enfin à Cheylard qui est un tout petit bled, au demeurant fort sympathique. Je me commande un lait fraise au gîte. J'en rêvais durant ma marche. La tenancière me confirme que tout est complet. Une fois le couple de stéphanois arrivé, nous appelons le patron de l'hôtel de Chaudeyrac pour qu'il vienne nous chercher. Il arrive un quart d'heure plus tard avec sa Mercedes. Ça fait tout drôle de se retrouver dans une voiture après quatre jours de marche. L'hôtel n'a rien d'extraordinaire. Il ressemble au genre d'hôtel qu'on voit partout. Le village n'a pas grand intérêt non plus. Je profite du lavabo et du savon pour laver un peu de linge. Je retrouve attablé à une table mon couple de cht'is. Ils ont pris le chemin direct qui parait-il était assez pentu. Elle, commence à avoir une sale mine. Elle n'arrive pas à dormir. Lui positive. Ce soir, ils ont prévu de manger un bout de pâté dans leur chambre. Je vais faire un tour dans le village. À part l'église, il n’y a pas grand chose à voir. Ah si, un asile de fous. Bref, c’est pas un endroit très touristique. Je comprends mieux pourquoi le patron nous dit que son hôtel ne marche pas très fort. Nous nous retrouvons avec le couple de stéphanois attablé à la terrasse derrière, coté route nationale. Finalement, ils ont pu nous trouver du jambon de pays, de la paella et de la tarte aux myrtilles. Que du bonheur. La serveuse est très gentille et nous explique plein de trucs sur la région. Nous avons quitté l'Auvergne pour Languedoc-Rousillon. Le département de la Lozère n'a que 70 000 habitants. Moins qu'un stade de France rempli. Je termine de fumer ma clope et retourne dans ma chambre me coucher.

samedi 9 août 2008

Pradelles

Petite nuit. Le dîner était trop copieux. Résultat, j'ai bien morflé cette nuit. Le bide n'a pas suivi. Je me réveille à 7h30. Bonjour les courbatures. Je me traîne difficilement vers les toilettes. Le temps de faire mon sac, je suis au restaurant à 8h15. Les petits déjeuners sont déjà prêts. Mes compagnons de voyage ne sont pas encore là. Ils arrivent lorsque j’ai fini. Ils ont très mal dormis car un groupe de jeunes a fait la fête toute la nuit. Et puis, ils ont eu froid. Je pars donc devant eux après avoir payé. Le chemin est presque plat et assez monotone. Le temps est couvert mais on sent que le soleil ne va pas tarder à percer. Je traverse de nombreux champs de lentilles vertes. Je double deux filles qui, apparemment, font le même chemin que moi (j’apprendrai plus tard qu’elles sont toulousaines). Bonjour poli, sans plus. J'arrive enfin à Landos où je retire de l'argent au distributeur et fais quelques courses pour midi. À la caisse ça papote et ça n'avance pas. On est à la campagne. Et c'est reparti. Les courbatures s'estompent peu à peu. Les muscles se chauffent. Le chemin est régulier et beaucoup plus facile qu'hier. Le soleil commence à taper. Je passe à proximité d'un grand pont en pierres prévu pour une ligne ferroviaire qui n'a jamais fonctionné. Apparemment, elle est utilisée par des genres de pédalos pour les touristes. Je croise mon couple de cht'is qui déjeune dans prés et un peu plus loin, un autre couple de stéphanois installé sous les pins. Je me trouve un endroit tranquille sous une pinède. L'air est frais. J'entends au loin les pédalos du rail. Je n'ai pas très faim. Je mange juste mes carottes râpées et deux abricots. Je suis encore sur la digestion du repas d'hier soir. Je ferai bien une sieste tellement l'endroit est paisible mais la route est encore longue. Environ 7 kilomètres. Le soleil tape et il y a de moins en moins d'ombre. À 3 kilomètres de Pradelles, on nous propose une déviation provisoire. J'hésite à la prendre. Qu'est ce que je risque ? À devoir faire demi-tour ! Et je n’ai pas trop envie. Je la prendre donc. Elle nous fait passer par la route goudronnée. Bof. Je croise un groupe de marcheurs qui me demande si je vais à Compostelle. Je leur réponds que ce n'est pas trop la route. J'arrive enfin à Pradelle par le haut du village. Il m'a l'air plutôt joli. Arrivé à la place centrale, je retrouve mon couple de stéphanois qui est attablé à la terrasse d'un café avec les deux marcheuses de ce matin. Ils me disent qu'il n'y a plus de place au gîte. Je vais demander au patron du café s'il y aurait de la place pour un. Le type est profondément antipathique. Il me confirme qu'il n'y a plus de place, que je n'avais qu'à réserver comme tout monde et que je pouvais faire 5 kilomètres de plus pour aller jusqu’à Langogne. Ben voyons. Ce type est trop con et je n'ai pas envie de discuter. Le couple de stéphanois me dit qu'ils ont trouvé une place dans un gîte plus bas, dans une yourte. Je téléphone, il y aurait une place de libre. Ouf ! En faisant un petit détour, nous trouvons enfin le campement. Les proprios sont plutôt sympas. La yourte est tout à fait correcte. On nous conseille fortement de réserver par téléphone le prochain gîte de Cheylard L'Evêque qui a la réputation d'être toujours complet. Ce qui est le cas. Heureusement, le stéphanois trouve une solution de rechange en téléphonant à l'hôtel de France situé à Chaudeyrac, un petit patelin à coté. Ils viendraient nous chercher à Cheylard et nous y ramèneraient le lendemain matin. Par contre, ils ne pourraient pas nous faire de la grande bouffe car le restaurant est fermé le dimanche. Nous acceptons de réserver. Ça risque de faire plus cher mais il n'y a pas d'autre solution. Après une bonne douche, nous remontons dans le village avec mon couple de stéphanois. Très sympas. Lui, fait le chemin de St Jacques en plusieurs fois. Le village médiéval est splendide. Je me régale en photos. Nous retrouvons les deux filles toulousaines pas très loin de la place. On discute un peu. Elles ont tout programmé et réservé jusqu'à Alès. Pas le droit à l'erreur. Ils vont tous déjeuner chez l'autre con, au bistrot. Moi, je n'ai pas trop envie. Je trouve un autre restaurant plutôt sympa et pas très cher où je retrouve mon couple de cht'is qui a pris une chambre au-dessus. Elle, a besoin de récupérer de la mauvaise nuit d'hier soir. Je les quitte pour aller prendre d'autres photos mais la lumière est trop faible. Je retourne au campement. Il commence à faire froid. Bien que la nuit soit fraîche, l'intérieur de la yourte est relativement chaude. Mais deux couvertures seront tout de même bien utiles.

vendredi 8 août 2008

Le Boucher-Saint-Nicolas

Je me réveille en entendant les pas de mon logeur qui habite à l'étage du dessus. Il doit être en train de préparer le petit déjeuner. Je me lève, fais mon sac et monte prendre mon café. C'est simple mais copieux. Pour 4 euros, on ne va pas se plaindre. On discute un moment de la vie ici. Il a monté ce gîte il y a 3 ans et ne s'en plaint pas. Ce week-end, c'est la fête au village et il sera complet. Je le paye et le salut. En descendant, je croise le couple de profs qui se réveille. Il est 8h00. Je prends mon sac et m'en vais. Je longe la rue principale en cherchant le départ du chemin. À la sortie de village, je m'inquiète. Je ne vois plus aucune balise du GR, rouge et blanche. Je sors le topo-guide et me rends compte qu'il fallait tourner au centre du village. Ça commence bien. 500 mètres pour rien. Je retrouve la bifurcation. Pas évident. Bref, je descends vers la rivière puis monte un premier raidillon. Il fait frais. Je pense qu'il va faire beau aujourd'hui. Les panoramas sont splendides. On a une vue admirable sur tous les anciens volcans. La clarté est superbe. En haut, sur le plateau, je suis le chemin sans trop me poser de question. Erreur ! Arrivé à Saint-Victor je ne vois plus aucun signe du GR. Je regarde mon topo et constate que je me suis trompé de route. Je râle. Trop long pour faire demi-tour. Je décide de continuer par la route et de couper par un chemin indiqué sur la carte pour retrouver le GR. En fait, le chemin n'est praticable que sur 200 mètres. Après, il est rempli de ronces. Ayant la flemme de remonter, je décide de couper à travers champs. On verra bien. Je fini par retrouver le GR. Le détour m'aura valu au moins 2 kilomètres. J'enrage. Le type qui a balisé le chemin devait être un fieffé crétin. À chaque croisement, aucun signe. On est obligé de se balader le topo à la main. Quelle poisse ! Il l'a fait exprès, c'est pas possible autrement. Un vrai jeu de piste. Plusieurs fois je dois revenir sur mes pas. Si c'est comme ça jusqu'au bout, ça va être une partie de plaisir. Le couple de profs me rattrape. Pourtant, ils sont partis une heure après moi. Je les laisse passer devant. Ils me serviront de guide. Arrivé à St Martin de Fugères, j'aperçois un petit bar sympa. Je commande un petit café et achète quelques courses pour pique-niquer. La descente sur Goudet est assez costaud. On aperçoit au loin un château fort en ruine perché sur un rocher. Il y a aussi quelques falaises balastiques impressionnantes. Je traverse la Loire à Goudet. Ce n'est qu’une rivière à cet endroit. J'aperçois mon couple de profs qui s'installe au bord de l'eau pour pique-niquer. Moi, je préfère continuer et me taper la grande montée qui nous attend avant la digestion. Le soleil commence à taper fort. Heureusement, il y a du vent et quelques nuages qui font de l'ombre de temps en temps. Je peine. Je sens les courbatures qui arrivent. Je ne suis pourtant qu'à la moitié du parcours. Je sens que ça va être une journée difficile. Arrivé sur le plateau, je cherche un endroit abrité du vent et du soleil pour manger. Un bel endroit sous un arbre avec un beau panorama me parait parfais. J'enlève mes godasses. Ça fume à l’intérieur. Quel bonheur ! Sans doute le meilleur moment d'une randonnée. Après une petite heure de pose, je reprends la route. Le chemin est mieux balisé. Ça ne doit pas être le même gusse qui l'a marqué. Le chemin est maintenant moins raide mais ça grimpe tout de même. On ne se rend pas bien compte de la chaleur car le vent souffle fort. Faut que me méfie des coups de soleil. C'est traître. La fatigue commence à venir. Je m'arrête régulièrement pour souffler un peu. J'en profite pour prendre des photos. Mais je vois aussi le temps qui passe. Allez courage, plus que 7 kilomètres. Le reste du chemin est joli mais je n'ai plus le goût de l'apprécier tellement je suis crevé. Les toits du Bouchet-Saint-Nicolas apparaissent enfin. Je sens que je vais faire la fin en rampant. Ouf, le panneau du village, enfin. Je m'arrête au restaurant qui gère le gîte communal. Une famille plutôt sympathique. Apparemment, le gîte est vide. Ils en ont profité pour laver toutes les alaises des lits. La fille m'accompagne au gîte qui se trouve au centre du village. Juste derrière l'église. Le village n'a rien d'extraordinaire. Typique de l'Auvergne. Pierres de lave grise et tuiles en briques rouges. Après une bonne douche, je retourne au restaurant pour aller dîner. Là, je retrouve mon couple de profs qui boit l'apéro. Finalement, ils ont préféré aller au camping. Nous partageons nos impressions sur notre périple. Pareil que moi, ils sont nases. Nous décidons de dîner ensemble. La bouffe est royale. Terrine, porc aux lentilles vertes à la crème, fromages du pays et crème fait maison. En réalité, ce ne sont pas du tout des profs. Elle est secrétaire de mairie et lui, chef d'entreprise qui fabrique des boulons. Ce sont des ch'tis. Ils habitent entre Lille et Dunkerque. Ils sont très sympas. Nous devisons sur des choses et d'autres. Ils ont chacun 2 enfants et découvrent la randonnée depuis peu. Puis nous allons dormir chacun de notre coté.

jeudi 7 août 2008

Le Monastier-sur-Gazeille

Durant la nuit, j'ai eu froid. Les filles ont laissé la fenêtre ouverte. C'est bien, ça aère mais ça caille ! Je regarde ma montre, il est 4h30. C'est un peu tôt pour me lever. Je tente de me rendormir. Je somnole. Quand je regarde de nouveau ma montre, il est 5h45. C'est un peu tôt mais tant pis, je me lève. Je préfère marcher à la fraîche. Je sors discrètement mes affaires dans le couloir pour pouvoir faire mon sac sans réveiller tout le monde. Je quitte le gîte vers 6h00. Il fait encore nuit dehors. La ville est déserte. Je suis à la lettre mon topo-guide pour sortir de la ville. C'est pas évident. Finalement, je trouve le chemin sans trop de difficultés. Un ongle d'orteil me fait mal. Flûte, ça fait à peine quinze jours que je les ai coupé. Je m'arrête pour voir ça. Ça a bien besoin d'une taille supplémentaire. Pendant la coupe, des gouttes d'eau commencent à tomber. Le ciel est bien chargé de nuages. Ce n’est peut-être pas plus mal. Au moins, je ne souffrirai pas de la chaleur. Après avoir remis mes chaussures et mon poncho de pluie, je reprends le chemin qui monte raide. Les paysages sont magnifiques. La visibilité est bonne malgré les nuages. Pleins de jolies collines arborisées. Très belle région. Finalement, je range mon guide car le chemin est relativement bien balisé. Arrivé à Coubon, je m'arrête boire un café à la terrasse d'un café. La pluie a cessé. C'est bon les vacances ! Je m'achète de quoi pique-niquer dans une petite supérette. Puis c'est parti pour une belle montée. Je suis impressionné par le confort de mon nouveau sac à dos. La montée est raide mais je marche correctement. J'ai l'impression d'être en meilleure forme que la dernière fois. On verra... Je suis dépassé par un sexagénaire (plus tard, j’apprendrai qu’il s’appelle Roger). Il a un bon rythme. Nous faisons connaissance tout en marchant. Il est à la retraite depuis un an et il marche beaucoup. Il a déjà fait le chemin de St Jacques. Il est très bavard. Un vrai moulin à paroles. Au bout d'un moment, je suis épuisé de l'écouter et en plus nous avons sacrément augmenté le rythme de marche. Ça ne m'arrange pas car je voulais y aller molo le premier jour. Je lui propose de ne pas m'attendre car je risquerai de le ralentir. Mais, non, il est très content de pouvoir parler à quelqu'un. Je prétexte donc le fait de vouloir m'arrêter prendre une photo. Je lui dis que nous nous rencontrerons plus tard. Il acquiesce en me proposant d'aller boire un coup ensemble ce soir à Monastier, village d'arrivée. Je lui réponds qu'il n'y pas de problème et que c'est une bonne idée. Je m'arrête donc prendre quelques photos des beaux panoramas mais je ne suis pas sur que ça rende bien. Il y a trop d'humidité dans l'air et ça, pour les photos, c'est pas terrible. En entrant dans la forêt, j'aperçois des arbres à la dégaine bizarre. Leurs troncs sont tous biscornus. Je prends quelques photos. Vers midi, je m'arrête le long d'une clairière pour manger mon pique-nique. J'ai une belle vue sur la vallée. Au loin, un pont de pierre. J'ai faim, je dévore mon casse-croûte. Je vois passer une dizaine de marcheurs accompagnés de deux ânes qui portent les tentes. Je les retrouve un peu plus loin, à la fontaine d'un petit village. Ils ne font pas le même chemin que moi. Je rempli ma gourde qui était à sec. On se salut. Peut-être nous recroiserons-nous plus tard ? J'arrive enfin à Monastier. Je trouve un gîte sur ma route. Je rentre, personne. Il a l'air plutôt sympa. Je m'installe dans un dortoir et prend une douche bien méritée. Je me repose. Au bout d’une heure, toujours personne. Je sors faire le tour du village. Au moment de partir un couple de randonneurs arrive. Ils viennent du Puy bien crevés. Ils ont un look de profs. Le temps est incertain. On entend au loin l'orage qui gronde. Au centre du village, je découvre une superbe église abbatiale faite de pierres de lave rouges et noires. Je me réfugie à l'intérieur car des petits grêlons commencent à tomber. Un groupe de choristes répètent des chants pour le festival de dimanche prochain. C'est magnifique. Ça résonne bien. Je continue ma visite du village. Rien d'extraordinaire mais les vues sur le Velay sont belles. Au retour, je passe par le château médiéval qui a un certain style. Le propriétaire du gîte est là. Il est très sympa. Il me donne quelques tuyaux sur le chemin. Il m'indique aussi une pizzeria où je pourrai dîner ce soir. J'y retrouve mon couple de profs et deux autres randonneurs assez âgés. L'un d'eux est en train de rédiger son carnet de voyage. Je m'empiffre un grand plat de nouilles à la bolognaise. Ce n’est pas de la très grande cuisine mais quand on a faim, tout est bon. Puis je rentre au gîte en passant par les petites ruelles tout en fumant ma clope. Finalement, je serai tout seul dans ma chambre. Tant mieux. Je pourrai me passer des boules Quiés. Je prends quelques photos du crépuscule sur la vallée. À 21h00, extinction des feux.

mercredi 6 août 2008

Le Départ

Le réveil sonne à 6h00 pétante. C'est un peu juste pour prendre mon train de 6h54 à la gare de Lyon. Mais avec mon optimisme habituel, je me dis que c'est jouable. Je prends une douche rapide, je coupe l'eau et le courant et enfile mon sac à dos que j'avais préparé la veille. Ça va, il n'a pas l’air trop lourd. Je ferme l'appartement. Il est 6h30. Oulà, ça risque d'être juste. Je fonce à travers le bois de Vincennes pour prendre mon métro. Mes yeux sont fixés sur ma montre. 6h45, c'est que je vais le rater ! Arrivé à la gare, je cavale dans les couloirs. Je me trompe de direction et reviens sur mes pas. 6h53, c'est mort. Je monte sur les quais et vois mon train qui part doucement sans moi. Quel con ! Ça t'apprendra à la jouer trop juste. D'habitude ça marche mais là, raté ! Je vais aux comptoirs des billets pour savoir s'il y a un autre train. On me propose un départ à 9h00 via Clermont Ferrand, puis Brioude, puis le car jusqu'au Puy en Velay. Arrivée à 15h00. C'est ça ou remettre mon voyage à demain matin. J'ai assez perdu de temps comme ça, je prends. Il m'en coûtera 50 euros de plus. Ça fait cher la minute de retard. J'en profite pour prendre un café et un croissant dans un bistrot de la gare. Comme on capte le Wifi, j'envoie quelques mails. Le train Corail part à l'heure. Cette fois-ci, je suis bien dedans. Le trajet est plus long mais le temps passe assez vite. J'écoute la musique de mon iPod en tentant de m'endormir. Pas moyen. À coté de moi, une femme d'origine malgache rédige une dizaine de cv pour une formation de santé. Changement de train à Clermont. Ce sont de vieux wagons à compartiments. Il n’y a pas de place attribuée. J'en trouve une dans un compartiment de 3 vieilles dames. Les paysages sont très jolis. C'est l'auvergne profonde. Le soleil a l'air de taper dur dehors. Ça promet pour la marche. À Brioude, un bus nous attend. Je n'ai même pas le temps de finir ma cigarette. La route est magnifique. Surtout l'arrivée sur Le Puy. On domine toute la ville. Le car nous dépose à la gare ferroviaire. Je n'ai pas de mal à retrouver le gîte des Capucins. C'est de là que j'avais commencé mon chemin de Saint Jacques de Compostelle trois ans auparavant. Je ne reconnais pas l'endroit. Il y a 3 ans, c'était tout dépravé et là, c'est nickel. Ils ont du faire de sacrés travaux. Je retrouve mon dortoir qui, lui, n'a pas beaucoup changé. J'enfile un short, mets des espadrilles et vais faire un tour en ville. J'emmène mon nouvel appareil de photo reflex, un Nikon D60. C'est son baptême. Le soleil tape dure. Mais je suis content car la dernière fois il pleuvait et le temps était gris. Ça donnait un air triste. Je découvre donc la ville sous un nouveau jour. Rien à voir. Même la cathédrale a l'air rayonnante. Je prends plein de photos avec plaisir. Mon appareil est une petite merveille. J'ai hâte de voir le résultat. Je m'arrête dans une supérette pour acheter des barres de céréales pour la marche. Puis je vais m'attabler à la terrasse d'un café pour siroter un panaché. Il y a beaucoup de touristes et de minettes qui font leurs courses. De retour au gîte, je fais la connaissance de ma co-chambrée. C'est une marocaine de Pantin qui a fuit son copain qui la battait. Elle a trouvé un petit boulot au Puy et habite au gîte en attendant de trouver mieux. Elle est un peu déprimée mais sympa. Vers 20h, après une bonne douche, je vais me renseigner à l'accueil du gîte pour savoir s'il ne propose pas quelque chose à manger. Salade composée et Badoit. Un festin ! De toute manière je n'ai pas très faim. À mon retour dans la chambre, une tripotée de nanas s’installe. La mère et ses deux grandes filles. Elles reviennent de l'Aubrac. Elles sont ravies mais bien crevées. Comme je suis un peu fatigué de cette journée, je me couche à 21h00. Comme ça je pourrai me lever tôt demain.